La première moitié du XXème siècle
Le système BOEHM
est connu et apprécié dans le monde entier. Plusieurs tendances :
Des essais sont effectués pour ajouter des clés afin d'obtenir des quarts de tons.
En 1949, naissance du système appelé « double-Boehm » (dont la carrière fut très courte)
Appliquant les découvertes techniques les plus récentes, les grandes Maisons ont surtout comme souci d'améliorer
sans cesse le système BOEHM pour obtenir si possible de meilleurs résultats sur les plans de la technique, de la
justesse, de l'émission,...
La seconde moitié du XXème siècle
Alors que les grandes firmes continuent dans la même voie (améliorer le rendement du système BOEHM), le clarinettiste
Joseph MARCHI, professeur au Conservatoire de Musique de Marseille, met au point un système qui, tout en gardant
la technique du système BOEHM, permet - grâce à quelques clés supplémentaires - d'obtenir une étendue beaucoup plus
grande. Il confie la réalisation de cet instrument à la Maison SELMER.
La facture des clarinettes au XXème siècle
Le système BOEHM prédomine nettement.
Toutefois existent ou subsistent d'autres systèmes dont l'importance paraît secondaire.
Ainsi, il y a une cinquantaine d'années, on pratiquait en Angleterre le système CLINTON qui est basé sur le même
principe que le BARRET ACTION de la Maison Albert de Bruxelles (avec une clé de résonance pour le « Fa fourche ».
Quelques anciennes marques anglaises ayant été modernisées sont encore jouées : LOUIS, RUDALL et CARTE.
Les clarinettes HAMMERSCHMIDT (Autriche) et VEBEL (Allemagne de l'Est) qui n'ont pas repris le système BOEHM sont
encore quelque peu utilisées de nos jours.
Une nouvelle invention aurait pu révolutionner la clarinette, son jeu, son étude et même le monde musical. KHOLER
met au point une clarinette permettant de jouer les quarts de ton. Cet inventeur travaillait à Graslitz (Hongrie)
pour la Maison KOHLERT U SOHNE. le compositeur Vichnegradsky situe cette invention vers 1905 et d'autres spécialistes
la situent vers 1920.
Construite en très petites séries, cette clarinette est d'une technique extrêmement compliquée
(sept clés dont deux avec rouleaux à articuler avec l'auriculaire de la main gauche, trois clés destinées à
l'auriculaire droit, cinq clés de cadence et une clé pour le pouce de la main droite).
A notre connaissance, il faut attendre 1948 (brevet déposé en mai 1948) pour voir apparaître un nouveau système,
la clarinette « double BOEHM » , inventée par HOUVENAGHEL » , installé en France, mais d'origine belge.
Ce système supprime les difficultés de doigté lorsque l'on aborde les passages qui se situent de part et d'autre du
Do aigu.
De plus, la correspondance entre les deux principaux corps de l'instrument disparaît et il est possible de produire
certains harmoniques 5 que l'on ne peut obtenir avec les systèmes BOEHM et OEHLER. On joue avec les mêmes combinaisons
de doigtés à la main droite et à la main gauche (il s'agit des index majeurs et annulaires).
Mais pour jouer de cette clarinette, les clarinettistes doivent réapprendre leur instrument. Si l'avantage avait été
plus important, nous croyons très sincèrement que progressivement les clarinettistes se seraient imposé ce travail.
Un nouveau système vient de voir le jour ou plutôt un système complémentaire au système BOEHM. En septembre 1971,
Joseph MARCHI, professeur au Conservatoire de Marseille, dépose son premier brevet.
La combinaison qu'il met au point a un très net avantage sur le système double BOEHM car d'une part, il garde les
mêmes doigtés que le système BOEHM (l'interprète peut jouer comme il en a l'habitude si tel est son souhait) et
d'autre part, s'il le désire, il peut appliquer le jeu proposé par MARCHI.
Dans ce cas, l'étendue de l'échelle sonore est plus grande puisqu'il est possible de produire la série des cinquièmes
sons harmoniques (à l'exception du sol aigu pour lequel MARCHI a ajouté un petit mécanisme afin de compléter la série
des sons 5).
Dans le futur
Quelle que fut l'ingéniosité que déployèrent les novateurs, LEFEVRE, ROMERO, BLANCOU et GUYSSENS, entre 1845 et 1852
dans le but de maintenir les anciens doigtés, tout en profitant des avantages des anneaux mobiles, ils ne réussirent
pas à faire adopter leurs inventions. En sera-t-il de même du système MARCHI ?
Il est difficile d'être prophète en cette circonstance.
La clarinette mise au point par KLOSE et BUFFET offre de grandes possibilités expressives. Sans nuire à ses qualités,
bien que sa sonorité soit différente, le système MARCHI ouvre d'autres perspectives (Voir le schéma ci-dessus).
Comme leurs ancêtres les chalumeaux, les clarinettes forment une famille.
Autour de la grande clarinette en Si bémol (la plus jouée) ou en La, se groupent différents types étagés tout au long
d'une échelle sonore dont l'étendue couvre environ 7 octaves de 29 à 3322 vibrations.
Chaque espèce présente le même doigté et une étendue équivalente ou presque, seule la forme varie. Les instruments aigus
sont les plus courts, les graves s'adjoignent un pavillon recourbé en métal comme certains saxophones.
|